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Le bleu de l’éphémère

Je ne crois pas que l’on « devienne poète » ; on naît et l’on est poète. C’est là une manière d’être au monde. Intense ; suit le travail de l’artisan. Les deux abîmes seraient de désensibiliser la poésie au point d’en faire un exercice intellectuel (poésie d’une certaine ten­dance) ; d’autre part, il serait aussi dangereux de nom­mer POÈME le poétique. Si la poésie se montre partout dans l’univers, elle n’est pas obligatoirement dans le poème, j’entends au sens général et courant du mot. « Tout art est artifice », le poème est un art, sa résultante. Cet art peut se marier à d’autres formes, je n’en dis­conviens pas, mais ceci ne doit pas nous faire oublier que la vérité du POÈME, si on le désire diamant dans sa dureté et sa pureté la plus totale, se trouve toujours dans les mots après qu’ils eussent été « traités » longue­ment, ce sont ceux du livre.

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