CRITIQUES LITTÉRAIRES ET JOURNALISME

L’espagnol, langue des poètes

« Enfin, l’Espagne est essentiellement une terre de poètes … »

Plus que nulle part autre, la langue espagnole chante à mes oreilles : langue du poème, elle excelle dans le guttural, le rythmé avec cette force et cette douceur (plus marquée dans les pays d’Amérique Latine, que d’aucuns, puristes, dénient mais à laquelle je suis particulièrement attachée) puissante, lyrique, sensuelle, elle impressionne le poème dans sa structure même. Parler en deux feuillets de la poésie d’Espagne est une gageure ou un exercice auquel cependant je me plie avec joie. Parcourir son histoire c’est d’abord évoquer ceux de mes rencontres écrites, ou réelles au hasard des lectures et des voyages ; ainsi, inoubliable, un diner avec Luis Antonio de VILLENA, lequel pour m’obliger m’avait invitée à diner « tôt » … vers 22 heures 30, soirée mémorable pour moi s’il en fut. Plus récemment, et combien diffèrent fut ma dernière lecture en Bulgarie en compagnie de Manuel Muñoz HIDALGO ; deux hommes aussi différents que possible, deux Espagnols pourtant pour la Française que je suis, dont les poèmes sont au centre de leur existence d’écrivains.