Jeune fille endormie
A l’heure d’une nuit rythmée par l’amour, elle s’endort
elle s’endort sans avoir cherché à le faire, en recours,
elle s’endort tout en brave, tout en pétales, tout en pleurs,
le coude sagement replié au frein d’une lune
étale, au clair de cette chevelure de brune.
Tout en pudeur et tout en corps, toute d’âme, elle s’endort
(elle s’adonne au sommeil comme d’autres se donnent au mal)
sans même qu’elle le sache, sur son premier chagrin,
ayant pour compagnes ses craintes d’enfant, son cœur de femme
cet espoir élargi soudain au silence du matin :
tout en elle assoupie, ma jeune endormie rêve enfin.
Claudine HELFT