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Louise Labé

Poétesse de l’école lyonnaise formée autour de Maurice Scève, qui fut l’une des plus grandes femmes de lettres du XVIe siècle.

Née à Lyon, elle était la fille d’un riche cordier, Pierre Charly (ou Charlin), surnommé Labé. Elle reçut une bonne éducation «à l’italienne» – enseignement de l’italien, du latin et de la musique – et fut instruite au maniement des armes. Autour de 1543, son mariage avec un cordier lui valut son surnom de «Belle Cordière». Son caractère indépendant et des rumeurs lui prêtant une liaison avec un poète de La Pléiade, Magny, lui firent à tort une réputation de femme légère. Elle fut en revanche fort réputée, et appréciée des poètes de son temps, qui lui dédièrent de nombreux vers et qui chantèrent sa beauté. Son caractère indépendant et des rumeurs lui prêtant une liaison avec un poète de La Pléiade, Magny, lui firent à tort une réputation de femme légère. Elle fut en revanche fort réputée, et appréciée des poètes de son temps, qui lui dédièrent de nombreux vers et qui chantèrent sa beauté.

L’œuvre de Louise Labé, publiée intégralement en 1555, est composée essentiellement d’élégies et de sonnets amoureux, qui furent écrits entre 1545 et 1555. Ces poèmes, d’une grande rigueur formelle, se distinguent des œuvres contemporaines par leur ardeur, leur spontanéité et la sincérité des sentiments exprimés, en même temps que par une philosophie de l’amour d’inspiration platonicienne.

Poète «féministe» à l’image d’autres femmes de lettres du XVIe siècle, Louise Labé revendiqua pour la femme l’indépendance de pensée, la liberté de parole amoureuse et le droit à l’éducation. Elle défendit ces thèses notamment dans un essai dialogué, le Débat de Folie et d’Amour.

JE VIS, JE MEURS ; JE ME BRÛLE ET ME NOIE

Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;

J’ai chaud extrême en endurant froidure :

La vie m’est et trop molle et trop dure.

J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,

Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;

Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;

Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;

Et, quand je pense avoir plus de douleur,

Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,

Et être au haut de mon désiré heur,

Il me remet en mon premier malheur.

Louise Labé (2 janvier 1524- 25 avril 1566)