Tu émerges de tes rêves
Tu émerges de tes rêves :
L’après-nuit semble facile,
Soudain tu vis, vivre est bon
Lorsqu’au bout du chemin
Une âme guette.
Tsunami des pensées
Qui déconcertent, qui troublent
Lorsque s’ouvre le cratère
Cerclé de gris, alors que la
Poussière s’étoile lors même
Que tu la prenais pour cendre.
« Encore » sonne à l’horloge.
Déjà, à l’arbre hivernal
Tu pressens le vert du printemps
Et le partage de l’été.
Vivre est courageux lorsque glisse
Le pas aux glaces des années.
Proust tend une madeleine
Au destin où s’instruit le temps.
Sur une pente montante
L’absolu, oserait-t-il donc
Se redire sans le souci
De caricature face
À l’image obsolète
Du passé recomposé sur
Présent heureux d’un avenir.
Aucune trace n’entache
La piste de l’expérience.
Aucune boue sur le blanc
D’anciennes souvenances.
La neige demeure intacte
Aux retombées d’un aveu.
Rainer Maria Rilke l’avoue:
« ce qui est grave est difficile,
et tout est grave ; l’œuvre d’Art
est d’une infinie solitude ».
La solitude est création
Alpha du vivre, Oméga
Du visage qui implose
Dans la tourmente qui prend corps ;
Un visage soudain a pris corps
Aux racines du langage
Sans révéler son mystère
De plénitude et de rêve.
Tout est secret, tout, patience.
Le Silence répond à l’aube
Quand se dénoue la note bleue
Comme un ciel au bord du ravin.
(inédit, extrait de la revue Incognita, n° 6, « Claudine Helft ou le Bleu de l’éphémère »)
Claudine HELFT