Prix Louise Labé 2025
Prix Louise Labé 2025 : Angèle Paoli et Laurence Verrey récompensées
Le 27 octobre 2025, la cérémonie de remise du Prix de poésie Louise Labé s’est tenue à Paris, en présence de la présidente Claudine Helft, des membres du jury et de plusieurs invités fidèles.
Cette édition a récompensé Angèle Paoli pour Voix sous les voix, paru aux Éditions Al Manar avec des peintures de Marie Hercberg, et Laurence Verrey pour De la soif, publié chez Bernard Campiche Éditeur.
Les laudations ont été prononcées par Sylviane Dupuis et Béatrice Bonhomme, membres du jury. Dans leurs hommages, les deux poètes ont salué des voix singulières et puissantes : celle de Laurence Verrey, qui puise sa force dans “la soif qui ne meurt pas”, entre lumière et fêlure ; et celle d’Angèle Paoli, habitée par les “voix sous les voix” de femmes créatrices, dont elle fait résonner la mémoire et la présence.
Deux écritures tendues vers la parole essentielle, où la poésie devient traversée, révolte et fidélité au vivant.

Ainsi s’ouvre De la soif, le dernier recueil (paru en 2025) de Laurence Verrey, poète suisse francophone que je me réjouis de saluer ici, au nom du jury du Prix de Poésie Louise-Labé qui lui est remis ce soir, conjointement à Angèle Paoli pour son recueil Voix sous les voix.
Auteure d’une œuvre poétique déjà considérable, remarquée et primée en Suisse où elle vit et a ses éditeurs – des éditions de L’ Aire aux éditions Empreintes et, pour ce recueil, l’éditeur Bernard Campiche [que je salue également] –, Laurence Verrey s’est vu décerner, très tôt, le Prix Schiller pour Le Cantique du feu, paru en 1987, et en 2021, à Lausanne, le Grand Prix de poésie Pierrette-Micheloud pour son récit Lutter avec l’ange (paru déjà chez Bernard Campiche). Pierrette Micheloud… Celle-là même qui, avec la poète et journaliste Edith Mora, est la co-fondatrice du Prix Louise-Labé en 1964 !
Angèle Paoli est née à Bastia. Elle a enseigné, pendant de nombreuses années, la littérature française et l’italien. Elle vit actuellement dans un village du Cap Corse, d’où elle anime la revue numérique de poésie & de critique Terres de femmes, créée en décembre 2004 avec l’éditeur Yves Thomas (décédé en juin 2021) et le photographe et architecte Guidu Antonietti di Cinarca.
Elle a publié de nombreux ouvrages, mais aussi des poèmes et des articles dans des revues. Lauréate du Prix européen de la critique poétique francophone Aristote 2013, attribué par le Cénacle européen francophone de Poésie, Art et Littérature. Elle est membre du comité de rédaction des Carnets d’Eucharis.
Comme le dit Philippe Jaccottet : « Écrire de la poésie n’était-ce pas une transaction secrète, une voix répondant à une autre voix ? » (Autres Journées). Novalis l’explique : « le chemin secret va vers l’intérieur » (Observations). Et le poème apparaît comme voix de réponse dans quelque dialogue : « cette voix aussi n’est-elle pas l’écho / d’une autre, plus réelle ? » (Pensées sous les nuages).
